Faire un bilan de compétences s’impose à certaines étapes de votre carrière professionnelle. Il vous permet de progresser dans votre métier ou de changer de branche pour vous reconvertir. Dans tous les cas, il permet d’établir vos qualifications, ainsi que votre potentiel, et détermine si vous avez besoin de réaliser une formation.
Qu’est-ce qu’un bilan de compétences ?
Le bilan de compétences est strictement défini par la loi, par l’intermédiaire de l’article L6313-10 du Code du travail. Il y est stipulé que « Les actions permettant de réaliser un bilan de compétences ont pour objet de permettre à des travailleurs d’analyser leurs compétences professionnelles et personnelles ainsi que leurs aptitudes et leurs motivations afin de définir un projet professionnel et, le cas échéant, un projet de formation ».
ll est aussi précisé que « Ce bilan ne peut être réalisé qu’avec le consentement du travailleur. Le refus d’un salarié d’y consentir ne constitue ni une faute ni un motif de licenciement ». Faire un bilan de compétences relève donc de la volonté de la personne qui s’y prête.
Le bilan de compétences n’induit aucune obligation. Si vous vous interrogez sur votre carrière, vous pouvez envisager un bilan de compétences reconversion pour vous aider à y voir plus clair. Toutefois, quels que soient les résultats, vous demeurez libre de décider de la suite de votre carrière.
Le bilan de compétences permet de définir votre projet professionnel. Il met en lumière vos qualifications et les met en relation avec vos aspirations. Il peut confirmer la pertinence de travailler dans un secteur d’activité que vous visez, ainsi que vous suggérer des pistes que vous n’aviez pas envisagées. Il est aussi l’occasion d’établir vos points faibles. Ceux-ci peuvent être contournés en choisissant un métier adéquat ou en réalisant une formation ayant pour but de les corriger.
Faire un bilan de compétences vous aide à bâtir un projet professionnel cohérent avec vos capacités, mais aussi en adéquation avec le marché du travail actuel. Vous réduisez ainsi le risque de vous égarer dans une orientation professionnelle qui ne vous correspond pas ou dans un secteur d’activité qui ne recrute plus, car il est en passe de disparaître ou est déjà saturé.
À quoi sert un bilan de compétences ?
Les raisons de faire un bilan de compétences sont multiples et concernent les travailleurs d’une très large tranche d’âge. Seules les personnes en toute fin de carrière ne sont pas concernées. Vous n’allez pas envisager une reconversion professionnelle si vous êtes à une ou deux années de la retraite. Vous ne serez de toute façon pas éligible aux financements qui rendent votre bilan de compétences « gratuit ».
Que vous travailliez ou que vous soyez au chômage, il demeure toujours délicat de s’auto-analyser en toute objectivité. Le bilan de compétences s’effectue avec l’aide d’un spécialiste qui dispose du recul nécessaire pour juger de votre potentiel. Voici les divers moments de vie durant lesquels la réalisation d’un bilan de compétences peut être bénéfique.
Le bilan de compétences pour les jeunes entrant sur le marché du travail
Les jeunes qui entrent sur le marché du travail peuvent recourir au bilan de compétences pour trouver leur voie. Certains diplômés se rendent compte que leurs études les amènent à travailler dans une branche qui ne les satisfait pas ou qui est déjà saturée.
D’autre part, les jeunes n’étant pas titulaires de diplômes qualifiés peinent à trouver un premier emploi. Le bilan de compétences les aide à s’orienter. Ils peuvent alors suivre une formation ou trouver une entreprise qui prendra en charge leur apprentissage.
Faire valoir ses compétences pour progresser dans son métier
Un salarié qui désire gravir les échelons de la hiérarchie au sein de son entreprise ou en changeant de société peut utiliser le bilan de compétences pour faire valoir ses capacités. L’analyse de ses aptitudes confirme qu’il est légitime lorsqu’il sollicite un emploi plus qualifié ou l’invite à se lancer dans une formation avant de pouvoir progresser.
Donner un sens à sa vie
Nous passons la majorité de notre temps au travail, il importe donc qu’il nous plaise et que nous en soyons fiers. Travailler permet naturellement de gagner sa vie, mais y trouver l’épanouissement donne un sens à notre existence. D’ailleurs, il arrive fréquemment que des personnes décident de changer de carrière pour choisir un emploi moins rémunérateur, mais dans lequel elles prennent quotidiennement du plaisir.
D’autre part, si vous ne trouvez aucun sens à votre carrière et que vous estimez que votre occupation est vaine, vous risquez de perdre confiance en vous. Le bilan de compétences constitue une aubaine qui vous aide à rectifier votre trajectoire et à vous redonner confiance pour vous relancer.
Bilan de compétences reconversion professionnelle
Le bilan de compétences reconversion professionnelle apparaît précieux lorsque vous décidez de vous engager dans une nouvelle voie. En définissant vos forces et vos faiblesses, vous êtes plus apte à choisir un métier qui vous correspond. Ce bilan vous sert également à découvrir de nouvelles motivations ou perspectives professionnelles.
La création d’entreprise
Se lancer à son compte passe par des formalités simplifiées aujourd’hui, ce qui motive de nombreux entrepreneurs novices. Toutefois, l’exercice est plus difficile qu’il n’y paraît. Si vous avez toujours été salarié ou que vous entrez sur le marché du travail, vous allez vite découvrir que le métier de chef d’entreprise est ardu. Il faut savoir gérer les ressources humaines, négocier avec les fournisseurs, trouver des clients, comprendre la comptabilité, développer des investissements, trouver des fonds, etc. Ce sont mille questions qui se posent à vous chaque jour.
Réaliser un bilan de compétences vous permet de faire un point sur vos aptitudes et sur vos prédispositions. Son résultat vous indiquera si vous êtes prêt à vous lancer ou s’il est préférable de passer par une formation préalable.
Conditions pour bénéficier d’un bilan de compétences gratuit, car finançable
La réalisation du bilan de compétences peut être à votre initiative ou à celle de l’entreprise qui vous emploie. Les personnes qui y sont éligibles sont :
- les salariés du secteur privé, en contrat à durée indéterminée ou déterminée ;
- les demandeurs d’emploi ;
- les indépendants ;
- les salariés du secteur public : fonctionnaires et agents non titulaires.
Un délai de franchise de 5 ans doit être respecté entre deux bilans de compétences.
Si votre entreprise vous propose de réaliser un bilan de compétences
L’initiative du bilan de compétences peut émaner de votre entreprise. Selon la loi, vous êtes en droit de le refuser. Votre employeur ne peut trouver dans cette opposition aucun motif pour vous licencier ou vous faire rétrograder dans la hiérarchie de l’entreprise. Vous avez 10 jours pour vous décider.
Si vous acceptez le bilan de compétences proposé par votre employeur, vous signez une convention tripartite avec lui et l’organisme prestataire du bilan. Elle précise toutes les modalités : bilan de compétence en ligne ou en présentiel, contenu, moyens, durée, période de réalisation, remise des résultats détaillés et du document de synthèse, tarif et modalités de règlement. Le coût est à la charge de votre entreprise, sauf si vous mobilisez vos droits de formation.
Dans le cas où votre entreprise vous le propose, le bilan de compétences est réalisé sur votre temps de travail et est assimilé à l’exécution normale de votre contrat. L’entreprise n’est pas habilitée à réaliser un bilan de compétences en interne, elle doit obligatoirement recourir à un prestataire externe.
Si vous décidez vous-même de réaliser un bilan de compétences
Lorsque vous décidez de réaliser un bilan de compétences, vous pouvez mobiliser vos droits de formation.
Si le temps qui y est consacré est en dehors de vos horaires de travail, vous n’êtes pas tenu d’en informer l’entreprise qui vous emploie. En revanche, si vous empiétez sur votre temps de travail, vous devez alors demander l’accord préalable de votre employeur, selon les règles propres à l’utilisation des droits de formation.
Les conditions à remplir sont les suivantes :
Pour un salarié en CDD
Si vous vous trouvez actuellement en CDD, vous devez justifier de 24 mois de salariat, consécutifs ou non, au cours des 5 dernières années, dont 4 mois, consécutifs ou non, au cours des 12 derniers mois.
Pour un salarié en CDI
Si vous êtes employé en CDI, vous devez justifier de 5 années de salariat, consécutives ou non, dont 12 mois au sein de l’entreprise où vous vous trouvez actuellement.
Pour un intérimaire
Si vous êtes intérimaire, vous devez posséder 5 années d’ancienneté, avec 2 028 heures pour l’entreprise de travail temporaire concernée par la demande.
Dans le cas où vous restez dans la même branche en tant qu’intérimaire durant 3 ans, il vous faut justifier de 1 an dans l’agence de travail temporaire actuelle.
Pour les demandeurs d’emploi
Si vous êtes demandeur d’emploi, vous devez avoir moins de 55 ans, disposer d’une expérience professionnelle de 3 ans et être au chômage depuis plus de 6 mois.
Pour les plus de 45 ans
Les travailleurs de plus de 45 ans accèdent automatiquement à leur demande. C’est aussi le cas si vous disposez d’une ancienneté de plus de 20 ans.
Pour les salariés du public
Les salariés du public sont éligibles au bilan de compétences à partir de 10 ans de service. La démarche s’inscrit alors dans la perspective d’une évolution géographique ou professionnelle.
Comment se déroule un bilan de compétences ?
Le bilan de compétences se déroule en trois étapes.
1 — La phase préliminaire
La phase préliminaire permet de confirmer votre engagement dans la démarche du bilan de compétences, avant de définir la nature de vos besoins. Vous rencontrez le consultant qui vous suit tout au long du processus. Il vous informe des méthodes mises en œuvre, ainsi que du déroulement général de l’opération.
Cette phase permet également de confirmer les conditions de règlement du bilan de compétences et la signature du contrat.
2 — La phase d’investigation
La phase d’investigation constitue le cœur du bilan de compétences et sera donc la plus longue. En alternant des sessions d’entretiens en tête-à-tête avec votre consultant et des séances de travail personnel, cette étape a pour objectif d’analyser vos motivations, ainsi que vos intérêts professionnels et personnels. Vos aptitudes et compétences sont évaluées, afin de déterminer vos possibilités d’évolution professionnelle. Votre carrière est passée en revue, ainsi que votre parcours extra-professionnel.
Vous procédez avec votre consultant à l’ébauche de votre projet professionnel.
3 — La phase de conclusion
Pour conclure votre bilan de compétences, vous assistez à un entretien avec votre consultant. Il vous présente les résultats détaillés de la phase d’investigation et vous remet un dossier de synthèse.
Ce document vous permet de construire votre projet professionnel en choisissant des options pertinentes et réalisables. Les modalités de sa mise en œuvre y sont détaillées.
Combien coûte le bilan de compétences ?
Le bilan de compétences coûte entre 1 300 € et 1 900 €. Le tarif dépend de l’organisme que vous choisissez et des moyens mis en œuvre. Vous devez vous assurer que vous êtes suivi par un consultant unique, comme c’est le cas pour le Cabinet Godiveau. Cet expert doit être joignable et votre accompagnement doit être personnalisé.
Vous pouvez réaliser un bilan de compétences en ligne. Il sera aussi qualitatif et plus pratique à intégrer à votre emploi du temps. Pour en connaître toutes les modalités, nous vous invitons à lire l’article que nous consacrons au bilan de compétence en ligne (lien interne).
Financement bilan de compétences
Il existe plusieurs solutions pour financer un bilan de compétences entièrement ou partiellement.
Financer votre bilan de compétences avec le CPF — Compte Personnel de Formation
Le CPF est votre Compte Personnel de Formation. Quelle que soit l’entreprise pour laquelle vous travaillez, elle alimente chaque mois ce compte. En moyenne, ce sont entre 500 et 800 € qui sont ajoutés chaque année.
Le bilan de compétences est éligible au financement par le CPF. Il peut en régler le coût partiel ou intégral. Cet argent vous étant de toute façon acquis, l’utilisation du CPF est parfaitement indiquée et constitue même le moyen le plus souvent prisé par les salariés pour financer leur bilan de compétences.
Pour monter votre dossier de formation, vous devez vous connecter à votre compte sur le site du gouvernement.
Votre entreprise
Vous pouvez demander à votre employeur de financer votre bilan de compétences. L’entreprise n’est pas obligée d’accepter, mais votre motivation plaidera en votre faveur, d’autant qu’elle peut utiliser une partie des fonds alloués à la formation professionnelle.
Pôle emploi
Si vous êtes inscrit à Pôle Emploi comme chômeur, que vous soyez ou non indemnisé, vous pouvez prétendre à un financement de votre bilan de compétences. Contactez votre conseiller pour savoir si vous y êtes éligible. Il peut aussi vous informer sur les autres organismes susceptibles de vous financer (APEC, Fongecif, etc.).
Pour les indépendants
Les indépendants ne sont plus pris en charge directement par le FIF-PL (Fonds Interprofessionnel de Formation des Professionnels Libéraux) depuis 2021 pour le financement de leur bilan de compétences. En revanche, en contrepartie de la Contribution à la Formation Professionnelle (CFP, perçue par l’intermédiaire de l’URSSAF) à laquelle vous êtes soumis en tant que travailleur indépendant, vous pouvez, sous conditions, être subventionné.
Vous pouvez contacter l’AGEFICE, le Fonds d’Assurance Formation (FAF) du Commerce, de l’Industrie et des Services. Cet organisme gère les fonds issus de la collecte de la Contribution à la Formation Professionnelle. Il décide des financements des formations pour les dirigeants non — salariés, ainsi que leurs conjoints collaborateurs et conjoints associés.
Les artisans sont invités à se renseigner auprès de leur chambre régionale des métiers et de l’artisanat qui gère les demandes de prise en charge.
En conclusion, le bilan de compétences est la solution pour toutes les personnes qui souhaitent évoluer ou changer professionnellement. Grâce aux outils en ligne, il est facilement réalisable à distance. Dans la majorité des cas il est financé à 100% par le CPF, les entreprises ou les OPCO.
Vous souhaitez commencer votre bilan de compétences, consultez nos formules et contactez-nous.
